Page:Farrere - Mademoiselle Dax.djvu/240

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fait ?… Mais je vais me sauver… Alors ?… Adieu ?…

— Adieu, jusqu’à demain…

— Demain ?

— Oui, demain, je vous verrai…

— Où ?

— Chez vous…

— Vous viendrez ?…

— Mais oui… Vous comprenez qu’il faut que je voie madame votre mère… d’abord… Et le plus tôt sera le mieux…

Ils sont juste devant la petite rotonde grillée. Sur son écu de plantes grasses, le lion en trèfle vert-de-gris, armé de gazon bleu et lampassé de fleurettes rouges, s’étale à leurs pieds…

Fougères, tendre, baise la main de mademoiselle Dax, – une main tout de même un peu grande !… – Et mademoiselle Dax, confuse et radieuse, détourne la tête…

Par hasard, ses yeux baissés aperçoivent la bête héraldique :

— C’est vraiment joli, ce lion, dit-elle distraitement, pour parler, pour rompre le silence qu’elle sent dangereux…

Et la phrase fait comme un mystérieux déclic, Fougères lâche la main moite. Et mademoiselle Dax prend sa course vers le petit pont qui enjambe le ruisseau, là-bas…