Page:Farrere - Mademoiselle Dax.djvu/243

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VII


Cependant mademoiselle Dax, glissant comme une ombre le long des murs, avait atteint la maison familiale.

La porte était fermée, naturellement. Mademoiselle Dax tira de son mouchoir une clef – une clef dont la possession représentait trois jours de patience et de ruse ! – et ouvrit. Le vantail s’entre-bâilla tout juste, et la serrure ne fit pas le moindre grincement.

Dans le vestibule, mademoiselle Dax, hâtive, dépingla sa toque, l’ôta, et la tint cachée derrière son dos pour grimper furtivement jusqu’à sa chambre. Arrivée sans encombre, elle se jeta, haletante, sur une chaise… Ouf ! Sortie sans avoir été vue, rentrée de même… La Providence, visiblement, s’était mêlée de l’aventure…

Et maintenant… maintenant, c’était fait !…

Mademoiselle Dax ferma les yeux, pour mieux revoir, dans son souvenir, cette allée de parc où venait de se décider son destin…

Sous les paupières closes, le paysage crépusculaire s’ébaucha. Les arbres étendirent leurs ramures automnales. Le sol se joncha de feuilles jaunes et blanches… Puis les épaules tremblèrent sous la molle caresse d’un bras enveloppant… Et une voix, douce à l’infini,