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découverte de l’amérique.

son, et qui ont l’air de s’y ennuyer encore plus que moi quand je suis privé de sortie.

— Tiens, il faudrait peut-être leur faire de la musique, les laisser promener sur les boulevards ou leur donner des petits garçons à manger dit Mimile, qui avait pris la canne de son père et espadonnait contre le mur.

— Tu me réponds des bêtises quand je te parle sérieusement. Moi, je voudrais voir tous ces animaux-là dans les forêts, poursuivis par des sauvages ; voilà ce que je voudrais.

— Je comprends, dit Mimile sans interrompre ses exercices, ça pourrait être divertissant.

— Je voudrais, continua Charlot, aller tout le jour à la chasse et dormir la nuit dans les bois, ou bien sur la mer dans un vrai vaisseau, couché dans des hamacs…

— Avec des ours blancs tout autour, comme j’en ai vu dans un tableau, n’est-ce pas ? ajouta Mimile, qui suait à grosses gouttes à force de gesticuler.

— Oui, je tirerais dessus dès que je serais réveillé, et toi qui es brave, tu en abattrais encore plus que moi.

— Paf paf ! Et ils rouleraient les uns sur les autres en se noyant, ajouta Mimile.

— Au moins ce serait amusant à voir, dit Charlot.

— Mais où prendrais-tu tes repas ? demanda Mimile, qui savait que le gros Charlot pensait volontiers au positif.

— Je vivrais de ma chasse, répondit Charlot, et de la tienne, car tu es plus adroit que moi.