son, et qui ont l’air de s’y ennuyer encore plus que moi quand je suis privé de sortie.
— Tiens, il faudrait peut-être leur faire de la musique, les laisser promener sur les boulevards ou leur donner des petits garçons à manger dit Mimile, qui avait pris la canne de son père et espadonnait contre le mur.
— Tu me réponds des bêtises quand je te parle sérieusement. Moi, je voudrais voir tous ces animaux-là dans les forêts, poursuivis par des sauvages ; voilà ce que je voudrais.
— Je comprends, dit Mimile sans interrompre ses exercices, ça pourrait être divertissant.
— Je voudrais, continua Charlot, aller tout le jour à la chasse et dormir la nuit dans les bois, ou bien sur la mer dans un vrai vaisseau, couché dans des hamacs…
— Avec des ours blancs tout autour, comme j’en ai vu dans un tableau, n’est-ce pas ? ajouta Mimile, qui suait à grosses gouttes à force de gesticuler.
— Oui, je tirerais dessus dès que je serais réveillé, et toi qui es brave, tu en abattrais encore plus que moi.
— Paf paf ! Et ils rouleraient les uns sur les autres en se noyant, ajouta Mimile.
— Au moins ce serait amusant à voir, dit Charlot.
— Mais où prendrais-tu tes repas ? demanda Mimile, qui savait que le gros Charlot pensait volontiers au positif.
— Je vivrais de ma chasse, répondit Charlot, et de la tienne, car tu es plus adroit que moi.