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l’épisode des ours.

— Attendez, dit Giboulot, j’vas aller lui dire quelque chose de plus intéressant. Seulement, faudra venir tout de suite à mon aide, monsieur Mimile, et avec votre couteau encore.

— Sois tranquille, Giboulot. »

Le gardeur d’oies s’avança alors résolûment sur l’ours, en brandissant son gourdin.

« Quel gaillard ! » disaient les deux enfants.

Mais, ô miracle ! ne voilà-t-il pas que le féroce animal, au lieu de s’élancer sur Giboulot pour le dévorer, tourna sur lui-même et se mit à danser.

Giboulot s’arrêta, stupéfait, au milieu de sa course.

Mimile, qui le suivait à un pas de distance, prêt à le secourir, en resta bouche béante ; il n’y eut pas jusqu’à Charlot qui ne fit trois pas en avant pour jouir de cet étrange spectacle.

« Ah ben !… ah ben !… dit Giboulot, dès qu’il fut remis de sa première surprise, v’là qu’il danse maintenant. On dirait le père Chevillard à la noce de sa fille.

— Qu’est-ce que ça veut dire ? » demanda Mimile.

Nos petits voyageurs n’étaient pas au bout de leur étonnement, car tout à coup un second ours, en tout pareil au premier, déboucha sur le lieu de la scène.

À cette vue, les physionomies changèrent encore une fois, et Giboulot, Mimile et Charlot firent trois brusques sauts en arrière.

Le second ours s’arrêta pendant quelques secondes, comme pour se rendre compte de la situation, et subitement se mit à danser à côté de son camarade.

Nos trois spectateurs poussèrent alors un grand éclat