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UN DRÔLE DE VOYAGE

Giboulot. Ils ne savent pas que nous les avons, ce sera pour eux une belle surprise.

— Seulement, il ne faudra pas taper sur la tête, objecta Mimile.

— Pour ça non, car il ne faut tuer personne, reprit Giboulot. Ne bougeons pas, laissons-les s’enhardir ; sitôt qu’ils seront à portée, ma foi, nous tomberons dessus.

— Derrière nos arbres, nous nous moquons de leurs projectiles, » dit Mimile.

Nouvelle grêle de pierres, cette fois partie de moins loin. Déjà on voyait les assaillants… et on les entendait encore mieux, car ils criaient comme des enragés, traitant de lâches des ennemis qui se cachent derrière les arbres. Mais cela leur était bien aisé à dire ; ils avaient fait leurs provisions de pierres, ils étaient revenus les poches pleines de munitions, et on sait que les forêts n’en fournissent guère aux voyageurs.

Troisième, quatrième et cinquième décharges ; on entendait le bruit sec des pierres sur les troncs des arbres qui protégeaient nos trois amis.

« Les lâches ! Ils n’osent pas se faire voir ! criait le chef de la bande. Eh bien, avançons, nous autres !

— Attention ! dit Giboulot, il ne s’agit pas de nous laisser entourer. Quand je dirai : en avant ! tombons dessus tous les trois à la fois, bien en ligne. Je me chargerai du grand, pour commencer. »

L’ennemi était à quatre pas à peine, quand Giboulot, d’une voix forte, donna le signal.

Mimile, Charlot et leur chef s’étaient avancés aussitôt, leurs bâtons à la main, avec un élan irrésistible.