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UN DRÔLE DE VOYAGE

« Oh ! oh ! dit-il, voilà le carrefour des Hommes-Noirs, et nous ne sommes plus qu’à trois cents pas de la seconde limite que nous voulons franchir.

— Quelle chance ! dit Mimile.

— Alors les chiens doivent être tout près d’ici ?… demanda Charlot.

— Et tout prêts à mordre ! ajouta Mimile.

— Aussi, répliqua Giboulot, n’y a-t-il plus qu’un moyen de se tirer de là.

— Et tu le connais, ce moyen ?… reprit Charlot.

— Vous le connaîtrez bientôt vous-mêmes, car vous allez le mettre à exécution. Et d’abord il faut nous hâter de faire un grand tas de toutes les branches qui sont là, devant nous. »

Mimile et Charlot se hâtèrent d’obéir.

Un quart d’heure suffit pour élever une grande pyramide de fagots. Ce travail achevé, Charlot demanda à Giboulot ce qu’il leur restait à faire pour le présent.

« Rien, car je n’ai besoin de personne pour mettre le feu à ce bûcher ; seulement, quand vous le verrez flamber, vous me suivrez à quatre pattes pour juger d’un peu loin de l’effet que va produire ce bel incendie. »

Charlot, pas plus que Mimile, ne comprenait l’idée de Giboulot ; mais ils le laissèrent agir sans objections, certains qu’il était plus expérimenté qu’eux.

L’ex-gardeur d’oies tira une petite mèche soufrée de sa poche, y mit le feu à l’aide d’une allumette, et la plaça sous le tas de bois, en activant le feu avec quelques morceaux de papier qui flânaient aussi au fond des annexés de sa blouse.