— Va vite ! lui répliqua Mimile, nous restons là. »
Plus d’une heure s’était écoulée sans que Giboulot eût reparu.
Mimile et Charlot, très-inquiets de cette longue absence, tournaient sur place, n’osant, à leur tour, s’éloigner pour aller à sa recherche.
« Attends, dit Mimile, Giboulot s’est peut-être égaré ; je vais imiter un peu le chat pour lui indiquer que nous sommes ici.
— Au fait, puisque c’est convenu, imite le chat ; j’imiterai Polichinelle quand tu auras fini. »
Mimile exécuta, sans plus tarder, divers miaulements gradués avec un talent de premier ordre ; mais cela n’eut d’autre effet que d’effaroucher les oiseaux du voisinage.
« À mon tour, » dit Charlot.
Et il imita aussitôt le cri pointu, strident, perçant de Polichinelle.
C’était à s’en boucher les oreilles.
Giboulot ne répondit à aucun de ces divers appels.
Mimile et Charlot se regardèrent avec consternation.
Ils s’étaient si bien habitués à sa compagnie depuis la veille, et en quelque sorte à sa protection, qu’ils étaient bien près de se laisser aller au désespoir en se retrouvant seuls.
Mimile fut le premier à réagir contre cette défaillance, indigne de deux chasseurs de lions, et il dit :
« Ce qui me tourmente, c’est de songer qu’il est peut-être arrivé malheur à ce pauvre Giboulot ; le reste m’est indifférent. Nous nous étions bien passé de lui jusqu’au moment où il est venu se joindre à nous, et il