« Un hôtel de ville !… dit tout bas Charlot, ça ressemble à une baraque de saltimbanques.
— Chut ! répondit Giboulot sur le même ton, je vais frapper à la porte. »
Un grognement sourd lui répondit de l’intérieur.
Giboulot poussa la porte et entra, suivi de ses deux compagnons.
Ils n’aperçurent qu’une table au milieu de la pièce ; un grand registre, écorné par un long usage, en occupait le milieu. Le long du mur se trouvait une collection d’énormes faux-nez rouges, portant un numéro d’ordre.
— Il n’y a personne, dit Giboulot. J’avais cru pourtant entendre…
— Et pour qui donc me prends-tu, moi ? » s’écria un être fantastique, un sauvage cheveux roux, qui s’était élancé tout à coup d’un grand panier masqué par la table, comme un diablotin de sa boîte.
Charlot, Mimile et Giboulot, à cette vue, reculèrent de quelques pas.
« Que voulez-vous ?… Parlez vite !… car c’est jour de combat aujourd’hui, et j’ai besoin de reposer mes membres, afin de les rendre plus élastiques, plus propres à agir contre les Vilains-Museaux. Voyons, parlez !…
— Nous sommes venus, illustre Nez-Rouge, dit Giboulot, qui ne savait trop quel titre donner à ce vilain personnage, pour nous faire inscrire comme citoyens combattants.
— Vous n’êtes pas dégoûtés… Mais qui êtes-vous ?
— Nous sommes les neveux du Vieux-Chacal.
— Où est-il lui-même en ce moment ?