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la désolation de charlot.

homme, nous sommes venus ensemble et nous serons croqués ensemble ; après tout, c’est une consolation. »

Charlot versa de nouvelles larmes.

« Si encore je n’avais pas les mains liées derrière le dos ! dit le capitaine.

— Comment, capitaine, vous êtes garrotté ?…

— C’est comme je te le dis, mousse ; et le chauffeur est ficelé encore plus solidement que moi. Mais j’y pense, tu pourrais peut-être nous débarrasser tous les deux.

— Certainement, capitaine, dit Mimile ; je vais essayer du moins.

— Ma foi, ça me fera plaisir, mon garçon ; d’autant plus qu’à nous cinq nous pourrons peut-être arriver à nous donner de l’air.

— Si c’était possible !…

— Nous allons toujours le tenter. Et d’abord, comme un peu de lumière ne nous ferait pas de mal, tu vas fouiller dans la poche droite de ma vareuse et en sortir un rat de cave et des allumettes. »

En quelques minutes, Mimile et Giboulot eurent fait de la lumière et rendu l’usage de leurs membres au capitaine et au chauffeur.

« Mille sabords ! dit le capitaine.

— Mille bombes ! » ajouta le chauffeur.

Puis, comme les moments étaient précieux, on se hâta de procéder à l’inspection du souterrain.

Aucune porte, aucune issue n’étaient visibles.

« Que diable ! nous ne sommes pas entrés ici à travers les murs, disait le capitaine.

— Attendez donc, dit Giboulot, qui, en ce moment,