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Page:Fath — Un drôle de voyage, 1878.pdf/63

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une rude journée.

Nos deux voyageurs, qui n’auraient pas mieux demandé que de prolonger leur somme, sortirent chacun de son panier.

Ils étaient couverts de brins de paille, ils en avaient jusque dans les cheveux ; mais l’ordre de leur chef était si impérieux qu’ils ne pouvaient, pour le moment, s’occuper de leur toilette.

Ils s’élancèrent donc en cet état sur le pont du bateau, où le chauffeur les attendait.

« Allons, toi, dit-il à Charlot, il s’agit de me casser ce tas de charbon. Voici un marteau… Fais vite, et surtout ne va pas le réduire en poussière, sans cela… tu m’entends ? »

Puis, s’adressant à Mimile :

« Toi, prends cette écope et vide la cale ; travaille sans relâche. »

Les deux enfants obéirent.

Le tas de charbon de terre était si gros, que Charlot le considéra avec stupeur.

Enfin, il se mit à l’ouvrage.

Mimile travaillait déjà avec ardeur.

Les coups de marteau de Charlot et les écopées d’eau que Mimile restituait à la rivière, alternaient régulièrement, et c’était un plaisir de voir les deux amis à l’œuvre.

Au bout d’un grand quart d’heure, la fatigue s’empara d’eux, et ils se reposaient depuis un moment quand la voix du chauffeur retentit :

« Hé ! là-bas ! voulez-vous bien continuer votre ouvrage ? Croiriez-vous, par hasard, qu’on va vous promener et vous nourrir pour vos beaux yeux ? Piochez, mille