Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/106

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« Veuille bien, reprit-il, me donner tes pendeloques, dont je veux faire un cadeau à mon gourou.» Elle, enchantée de sa bonne nature : « C’est une personne digne, pensa-t-elle ; il ne faut pas le désobliger. » Elle ôta donc elle-même ses pendeloques, les remit au solitaire et lui dit : « Takshaka, le roi des serpents, a la plus grande envie d’avoir ces girandoles ; veuille donc les porter avec une grande attention. » 770.

Il répondit à ce langage de la kshatryâ : « Reine, sois bien tranquille ! Takshaka, le roi des serpents, ne peut triompher de moi ! » 771.

Cela dit, il salua la reine et vint se présenter devant son époux : « Oh ! lui dit-il, Pâaushya, je suis content ! » Et Pâaushya de répondre à Outanka : 772.

« Vénérable, maintenant que j’ai trouvé en toi la personne digne, que j’ai cherchée long-temps (car tu es un hôte rempli de vertus), j’ai envie de faire un çrâddha ; célèbre-le et reste un instant. » 773.

« J’ai encore un instant à moi, reprit Outanka : je désire que ta majesté fasse préparer vite les mets d’une manière conforme aux rites. » — « Bien ! » répondit le roi, qui fit servir à l’anachorète des aliments préparés suivant les règles. 774.

Ensuite Outanka, voyant un aliment froid, où se trouvait un cheveu : « C’est impur ! » pensa-t-il. « À cause que tu m’as donné un mets impur, dit-il au roi, tu deviendras aveugle ! » 775.

« Et toi, parce que tu incrimines cet aliment, qui est sans défaut, reprit alors Pâaushya, tu seras sans postérité ! » Et Outanka de lui répondre ; 776.

« Il ne te convient pas, quand tu m’as donné un aliment