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se rendit aussitôt vers le Dieu des Dieux, le magnanime Hari, le souverain des yogis. 1534.

Celui-ci consentit à la chose, qu’avait demandée Garouda ; et le vénérable monarque des treize Dieux répéta de nouveau ces paroles à l’oiseau. 1535.

« J’enlèverai l’ambroisie aussitôt que tu l’auras déposée. » L’entretien fini, Garouda s’en alla d’une aile rapide vers sa mère. 1536.

Ensuite, plein d’une joie suprême, il dit à tous les serpents : « J’ai apporté l’ambroisie ; je vais la déposer sur vos herbes kouças. 1537.

Les serpents veulent alors se baigner, se rendre les auspices favorables et se préparer à manger : « Que vos grandeurs ici présentes commencent par exécuter la parole, qu’elles m’ont donnée, leur dit Garouda. Faites, comme vous l’avez dit, que ma mère ne soit plus esclave à partir de cet instant même. 1538-1539.

« Qu’il en soit ainsi ! » répondent les serpents, qui s’en vont prendre le bain. Aussitôt Indra jette la main sur l’ambroisie et retourne avec elle dans les cieux. 1540.

Ensuite les reptiles joyeux, purifiés par le bain, les prières faites, les auspices rendus propices, impatients de boire l’ambroisie, étant revenus au lieu, 1541.

Où Garouda avait déposé l’amrita sur un lit de kouças, virent qu’on l’avait dérobée et qu’on avait payé leur fraude par une autre. 1542.

« Voici l’endroit, s’entredisaient-ils, où fut déposée l’ambroisie ; » et ils se mirent à lécher les herbes. C’est pour ce fait que double fut rendue à l’avenir la langue des serpents. 1543.

Et, comme elles avaient touché l’ambroisie, les herbes