Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/382

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« Les quatre classes sont nées d’un seul et même corps, noble dame, reprit Yayâti ; mais elles ont leurs devoirs séparés, leurs purifications distinctes : le brahme est la première d’entre elles. » 3378.

« Cet usage de prendre la main, en signe de mariage, n’est-il pas depuis long-temps pratiqué chez les hommes ? repartit Dévayânî : tu as pris la mienne, fils de Nahousha, et partant je te choisis pour mon fiancé à la face du monde.

» Comment, fille sage, laisserais-je toucher par un autre homme ma main, qui fut touchée par toi, fils de saint et saint toi-même. ? » 3379-3380.

« Tout homme instruit doit savoir, fit Yayâti, qu’il est moins facile d’affronter le brahme que la gueule enflammée partout d’un reptile en fureur à la dent venimeuse ! »

« Comment, dis-tu, roi des hommes ? répliqua Dévayâni : il est moins facile d’affronter le brahme que la gueule enflammée partout d’un serpent à la dent venimeuse ? 3381-3382.

« Un serpent ne tue qu’un seul homme, répondit Yayâti, et il suffit d’un seul homme pour le tuer avec une arme, tandis que le brahme anéantit dans sa colère les villes et les royaumes ! 3383.

» Le brahme est plus à craindre que lui, vierge timide, à mon sentiment. Je ne puis donc t’épouser, ton père ne m’ayant pas donné ta main. » 3384.

« Épouse-moi, si mon père me donne à toi, sire, conclut Dévayâni : tu es l’époux, que j’ai choisi. Tu crains de me recevoir parce que tu ne m’as point demandée ; tu ne craindras plus de m’accepter, donnée par lui. » 3385.

La nourrice courut porter les commissions, reprit Vaîçampâyana, que Dévayâni lui avait données pour son