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les Daîtyas, s’en retourna joyeux dans sa ville avec le congé du magnanime. 3395-3396.

Arrivé dans sa capitale, semblable à la cité du grand Indra, Yayâti entra dans son gynœcée, où il établit Dévayânî.

Avec le consentement de son épouse, il fit construire une habitation près d’un bocage d’açokas pour loger Çarmishthâ, la fille de Vrishaparvan, entourée de ses mille suivantes, magnifiquement traitée et bien pourvue de breuvages, de mets et de vêtements. 3397-3398-3399.

Le roi fils de Nahousha, heureux et plein de joie, s’amusa de nombreuses années dans la compagnie de sa Dévayânî. 3400.

Le temps convenable arrivé, Dévayânî, la noble dame, conçut un fruit dès l’abord et mit au monde un jeune prince. 3401.

Un millier d’années s’étant écoulé, Çarmishthâ, la fille de Vrishaparvan, arrivée à l’âge nubile, s’étant vue dans son mois, de rouler ces pensées en elle-même : 3402.

« Voici le temps des règles venu, et l’on ne m’a pas encore choisi un époux ? Qu’y a-t-il de convenable ? Que dois-je faire ? Ou quelle action sera bien faite ? 3403.

» Dévayânî est déjà mère, et c’est en vain que j’ai atteint l’âge nubile. Il faut que je me choisisse un époux, comme elle s’en est choisi un ! 3404.

» Si je donnais pour fruit un fils, conçu des embrassements du roi… ! Oui ! je me fixe à cette pensée. Justement voici le prince à l’âme juste, qui se montre en ce moment à mes yeux dans un lieu solitaire. » 3405.

À cet instant même, le monarque était sorti à sa fantaisie ; et, comme il vit Çarmishthâ près du bocage des açokas, il s’arrêta. 3406.