Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/440

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trône à sa place, et se retira anachorète au milieu des forêts. 3887.

Le sage monarque Çântanou d’une splendeur égale à celle des Dieux aimait passionnément la chasse et parcourait continuellement les bois. 3888.

Le plus vertueux des rois abattait et les buffles et les gazelles ; il errait sans escorte sur les rives de la Gangâ, hantées des Siddhas et des Tchâranas. 3889.

Un jour, le puissant monarque vit là une femme du plus haut parage, flamboyante de toute sa personne et telle qu’on eût dit une autre Lakshmî, visible sur la terre. 3890.

Tout en elle était charmant : elle avait de jolies dents, elle était ornée de parures célestes, elle portait une robe d’un tissu délié, elle brillait d’une splendeur égale à celle d’une corolle de lotus ; enfin, elle était seule. 3891.

A son aspect, tout son poil se hérissa de plaisir. Le roi, admirant une beauté si parfaite, la buvait de ses yeux, et ne pouvait en rassasier la soif. 3892.

La belle dame, éprise de tendresse à la vue du roi, qui se promenait dans sa grande splendeur, ne pouvait également se rassasier d’un spectacle si aimable. 3893.

Le roi dit, la caressant d’une voix douce : « Belle à la jolie taille, Déesse ou Danavî, Gandharvî peut-être ou Apsarâ, qui que tu sois, Yakshî, Pannagî ou fille de Manou, je t’en supplie, femme charmante, toi, qui ressembles à une fille des Dieux, sois mon épouse ! » 3894-3896.

A ces paroles du roi, accompagnées d’un sourire doux et charmant, la séduisante femme s’approcha, car elle se rappelait ce qu’elle avait promis aux Vasous ; 3896.

Et d’une voix, qui remplit de joie le cœur du monarque :