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» Qu’on dispose au plus vite cent urnes pleines de beurre clarifié ; qu’on veille à la garde de ces vases en des lieux bien défendus, et fais arroser ce caillou de chair avec des eaux froides ! » 4500.

Cette boule arrosée, dit Vaîçampayana, se divisa en cent portions ; il y en eut, suivant l’addition, roi des hommes, une en sus de cent. Chacune d’elles était un embryon aussi grand que la première phalange du pouce. « Vyâsa » mit l’une après l’autre, sire, à mesure que la révolution du temps les détachait, ces parts de la boule de chair au sein des vases, et il en disposa la garde en des lieux bien surveillés. 4501-4502-4503.

Le révérend dit encore à la fille de Soubala ; « Il faut ouvrir ces vases en tel temps. » 4504.

Après que le sage anachorète eut parlé ainsi et donné ses ordres, il revint au mont Himalaya continuer le cours de ses pénitences. 4505.

Le premier, qui vint au jour dans l’ordre de ces enfants, était le prince Douryodhana ; mais le noble Youddhishthira était son aîné par l’antériorité de sa naissance.

Ceci fut raconté à Bhîshma et au sage Vidoura : le jour même que vint au monde le terrible Douryodhana, naquit aussi le vigoureux Bhîma aux longs bras. 4506-4507.

Le fils de Dhritarâshtra était à peine né, sire, qu’il se mit à crier et pousser des clameurs semblables aux braiements des ânes. 4508.

Ceux-ci, les corbeaux, les vautours, les chacals lui répondirent ; les vents soufflèrent avec fureur et les plages du ciel parurent comme incendiées. 4509.

Alors Dhritarâshtra, ayant convoqué les brahmes en grand nombre, Bhîshma et Vidoura, ses autres amis et