Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 1.djvu/543

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Embellie de butéas feuillus, de tilakas, de manguiers, de champakas, de resplendissantes érythrines et d’autres grands arbres, opulents de fleurs et de fruits, 4868.

Avec des bassins couverts de toutes les sortes de lotus. À la vue de ces charmes du bois, l’amour naquit au cœur de Pândou. 4869.

Là, se promenant l’âme joyeuse, comme un Immortel, le monarque était accompagné de Mâdrî seule, vêtue d’une robe au tissu délié. 4870.

À la vue de cette femme dans la fleur de la jeunesse et couverte d’un voile transparent, son amour devint tout-à-coup comme un feu, qui s’élève dans les sèches broussailles d’une forêt. 4871.

Voyant son épouse aux yeux de lotus bleu seule avec lui dans ce lieu solitaire, le roi, tombé sous le pouvoir de l’amour, ne put réfréner ses désirs. 4872.

Arrivée dans un endroit sans témoin, la reine tremblante fut prise de force dans les bras du roi, quoi qu’elle pût faire pour l’empêcher. 4873.

Il avait, l’âme offusquée par l’amour, oublié sa malédiction et, embrassant Mâdrî, comme de force, il voulait exercer son droit conjugal. 4874.

Subjugué sous la puissance de l’amour et poussé par son destin au terme de sa vie, le Kourouide avait rejeté la crainte, que lui inspirait la malédiction ! 4875.

La mort en personne, troublant tous ses organes des sens avec sa pensée, avait égaré l’intelligence aveugle du monarque abandonné à l’amour. 4876.

Le Kourouide à l’âme de la plus haute vertu, Pândou trouva donc la mort dans la volupté aux bras de son épouse. Alors, quand elle ne sentit plus qu’un corps inanimé