Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/153

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Portant des armes flamboyantes, parés de bouquets lumineux, tombés du ciel, les guerriers fuyaient, Indra des rois, aux dix points de l’espace. 2,317-2,318.

Ensuite, brandissant un arc immense, ornementé d’or, il encocha sur lui une flèche acérée, capable de fendre même les montagnes. 2,319.

Ce roi appliqua sur l’arme son trait levé, semblable au bâton d’Yama, et l’envoya d’une main rapide avec le désir de tuer l’Adhirathide. 2,320.

Ce dard au son de la foudre et du tonnerre, lancé par l’agile archer, entra soudain dans Karna au grand char et pénétra dans son flanc gauche. 2,321.

Accablé de ce coup, le guerrier aux longs bras s’évanouit, et, le corps affaissé, il laissa échapper son arc dans sa voiture légère. 2,322.

Dès qu’on eut vu Karna réduit en cet état, et le visage presque entièrement sans couleur, des hélas ! hélas ! furent jetés dans toute[1] la grande armée du fils de Dhritarâshtra. 2,323.

À l’aspect de la vaillance du roi des Pândouides, les cris de guerre, Mahârâdja, les tremblements, les sons, exprimant la douleur, naquirent de tous les côtés. 2,324.

Mais, rendu à la connaissance peu de temps après et s’armant d’un cruel courage, Râdhéya de tourner son esprit à la perte du roi ; 2,325.

Et, brandissant un arc immense, gage d’une grande victoire, ce guerrier à l’âme incommensurable inonda le Pândouide de ses flèches acérées. 2,326.

Avec deux traits en rasoir, il abattit dans la guerre deux

  1. (1)Sarvan, texte de Bombay.