Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/172

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C’était un grand bruit des multitudes de traits, décochés les uns contre les autres ; 2,511-2,512.

De même que deux rivières, qui viennent à confondre leurs eaux dans un confluent. Alors eut lieu, souverain des hommes, un combat aux formes épouvantables des Kourouides et des Pândouides, animés par le désir d’une immense renommée. On entendait différentes voix, fracturées par la bataille, de héros, qui s’envoyaient des menaces, sire, après qu’ils avaient proclamé leurs noms. Chaque guerrier fait entendre, ou de son père, ou de sa mère, ou de ses œuvres, ou de son caractère même une chose, qui marche clopin-clopant. Quand je vis ces héros s’adresser des menaces l’un à l’autre dans le combat, 2,513-2,514-2,515-2,516.

Voici quel fut mon sentiment, sire : « La vie de ces hommes n’est point à eux ! » Lorsque je vis les corps de ces guerriers irrités à la puissance hors de mesure, une crainte violente me saisit et je me demandai : « Quelle sera l’issue de ce combat ? » Alors, se frappant de coups mutuels, les Pândouides et les grands héros de Kourou, se déchirèrent de leurs flèches acérées. 2,517-2,518-2,519.

Les kshatryas, se désirant, puissant roi, réciproquement la mort, et, s’étant déclaré mutuellement leur hostilité, se meurtrirent les uns et les autres dans le combat.

Les foules de chars, les foules de chevaux, les foules d’éléphants, les foules de guerriers s’attachèrent de tous côtés les unes avec les autres dans la bataille. 2,520-2,521.

Nous vîmes tomber, lancés de toutes parts dans ce conflit bien épouvantable, les massues, les pilons, les épieux, les traits barbelés, les bhindipâlas et les bhouçoundis. Les