Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/178

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

héros, et, le frappant de traits acérés, jetèrent des acclamations. Pénétrés de colère, ils se mirent de tous les côtés, respectable monarque, à arrêter ses roues, le timon de son char et ses coursiers. Quand les combattants ont par milliers retenu son chariot, 2,574-2,575-2,576.

Maîtres de ses mouvements, ils poussent avec vigueur un cri de guerre : les uns saisissent Kéçava lui-même par ses deux bras ; 2,577.

Les autres, transportés de joie, prennent Arjouna, monté sur le char. Mais, secouant ses deux bras à la tête du combat, Kéçava les fit tomber tous, comme un éléphant rétif couche à terre ses cornacs. Irrité dans le combat, le Prithide, environné de ces grands héros, 2,578-2,579.

Ayant vu son chariot arrêté et Kéçava lui-même assailli par l’ennemi, renversa les fantassins innombrables, montés déjà sur son char. 2,580.

Il couvrit de ses flèches à bout portant les guerriers placés près de lui, et tint ce langage à Kéçava dans la bataille : 2,581.

« Vois, Krishna aux longs bras, ces troupes nombreuses de conjurés, qui accomplissent un exploit épouvantable et qui frappent à milliers ! 2,582.

» Il n’existe pas un autre homme que moi dans ce monde sur la terre, éminent Yadouide, qui puisse supporter ce corps épouvantable de chars. » 2,583.

Il dit ; et Bîbhatsou, ayant parlé de cette manière, anima de son souffle Dévadatta ; Krishna, de son côté, remplit, pour ainsi dire, le ciel et la terre du son de Pântchadjanya.

À peine eut-elle entendu le bruit de ces conques, l’armée des conjurés vacilla, grand roi, et s’enfuit au loin toute tremblante. 2,584-2,585.