Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/236

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fatigués, enseveli sous les flèches, environné d’ennemis, tu deviendras alors, Râdhéya, le but des moqueries. » Tel fut ce langage, que le souverain de Madra tint à Karna. 3,192-3,193.

Et celui-ci irrité de blesser Youdhishthira ; il perça de traits acérés les deux Pândouides, fils de Mâdrî. 3,194.

Il fit en riant tourner le dos, avec ses flèches, à l’alné des Prithides ; et Çalya de lui adresser encore ces mots en riant, à lui, debout sur son char, enflammé d’une extrême colère pour la mort d’Youdhishthira : « Tue ce fils de Prithâ, pour le trépas duquel ta majesté fut toujours en estime auprès, du Dhritar&shtride. Que te feront leurs menaces, une fois que tu auras immolé Youdhishthira ? Ce bruit immense est celui des deux Krishnas, qui remplissent de vent leurs conques. 3,195-3,196-3,197.

» Ce son, qui se fait entendre et qui ressemble à celui des nuages dans la saison des pluies, est le bruit de leurs arcs ! Voici Arjouna, qui détruit les grands chars sous les pluies de ses flèches. 3,198.

» Il dévore notre armée entière : regarde-le, Karna, dans la bataille ! Youdamânyou et Outtamaâudjas sont les deux gardes des roues de ce vaillant héros. 3,199.

» Le brave Sâtyaki défend la roue tournée vers le septentrion : et Dhrishtadyoumna protège sa roue méridionale. 3,200.

» Bhîmaséna fait la guerre au monarque Dhritarâshtride : agis de manière, Râdhéya, qu’il ne l’immole point aujourd’hui, sous les regards de nous tous ; fais en sorte que notre roi soit délivré. Vois déjà Bhîmaséna dévorer ce roi, qui brille de la beauté des batailles. 3,201-3,202.

» Si, joint par toi, il était sauvé, ce serait un bien vaste