Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/392

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» Héros, reprends aujourd’hui la même fermeté, et tue le fils du cocher avec ses adhérents ! Donne au roi la terre, libre de la foule de ses ennemis immolés, avec la ceinture de ses mers, avec ses villages, avec ses villes, avec ses richesses, et acquière une renommée, égale au Prithide. » À ce langage, le magnanime aux forces immenses tourna sa pensée à la mort de l’Adhirathide. 4,570-4,571.

Aiguillonné par Bhîma et Djanârddana, le magnanime, se souvenant de ce qu’il était sous cette forme, embrassant tout de son regard, et se rappelant la cause de sa descente ici-bas, tint ce langage à Kéçava : 4,572.

« Je vais manifester un grand et terrible astra pour le bien du monde et la mort de l’Adhirathide. Que ta majesté veuille m’en donner le congé, et Brahma et Bhava, et les Dieux, et les brahmes versés dans les Védas ! » 4,573.

Ces choses dites au Dieu, l’Ambidextre à l’âme sans mesure fit adoration à Brahma, et lança l’astra brahmique, suprême, intolérable, qui est sous la puissance du cœur. Karna, qui en neutralisa le charme, brillait comme le nuage, qui vomit ses gouttes d’eau. Lorsqu’il vit l’astra de Kirîti, que l’Adhirathide frappait ainsi d’impuissance au milieu du champ de bataille, 4,574-4,575.

Le vigoureux Bhîma furieux, enflammé de colère, dit à Arjouna, fidèle à la vérité : « Les peuples ne disent pas que tu as la science du grand astra brahmique, supérieur et docile à ta volonté ? 4,576.

» Décoches-en donc un autre, Ambidextre ? » Celui-ci à ces mots de lancer un nouveau trait. D’une splendeur éclatante, il couvrit tous les points de l’espace et les plages intermédiaires de ses dards, jetés par le Gândîva et semblables aux serpents, terribles, flamboyants, pareils aux