Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/431

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ne sent plus la douleur : une fois qu’il n’est plus, il jouit de l’immortalité. 4,889.

« Écoutez, Kshatryas, vous tous, en tant que vous êtes ici rassemblés, le guerrier, semblable à la mort, tue également le brave et l’homme timide. 4,890.

» Quel héros, tel que moi et qui a prononcé le vœu du Kshatrya, n’engagerait pas, à moins qu’il ne soit un insensé, un combat avec les ennemis ? Irez-vous sous la puissance de Bhîmaséna irrité ? 4,891.

» Ne veuillez pas abandonner le devoir suivi par nos aïeux ! il n’existe aucun parti plus vil pour un Kshatrya que la fuite. 4,892.

» Il n’est pas de route au Swarga, Kourouides, meilleure que le devoir du combat. Bientôt, couchés morts, guerriers, vous obtiendrez les mondes fortunés ! »

Tandis que ton fils parlait ainsi, les hommes de guerre, couverts de blessures, sans considérer ce langage, fuyaient à la ronde, à tous les points de l’horizon. 4,893-4,894.

Alors que ton fils cherchait à faire retourner l’armée sur ses pas, le souverain de Madra, ses formes tremblantes, l’âme toute égarée, adressa à Douryodhana ces paroles :

« Vois ce champ de bataille horrible par ces éléphants, ces chevaux et ces guerriers, tout rempli par des centaines de héros et par ces Proboscidiens renversés, pareils à des montagnes, enivrés une seule fois pour toujours et le corps fendu par les flèches, 4,895-4,896.

» Palpitants, la vie exhalée, les cimeterres, les boucliers, les armes et les cuirasses tombés, comme de très-hautes moutagnes renversées par le foudre, avec leurs rochers, leurs grands arbres et leurs simples, 4,897.