Aller au contenu

Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 10, 1870.djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à Çalya, le maître de la terre, emplissant les échos de sa voix profonde, comme avec le bruit des nuages : « Çalya, aujourd’hui Karna doit combattre avec Arjouna : il l’a résolu. 1,656-1,657.

« Gouverne, tigre des hommes, ses coursiers dans le combat. L’Adhirathide veut immoler Phâlgouna, après qu’il aura fait mordre la poussière à tous les autres.

» Je te supplie mainte et mainte fois, sire, de prendre en main ses rênes. De même que Krishna est le conseiller du Prithide et le plus excellent conducteur de char ; de même, toi, défends de tous côtés le fils de Râdha. » 1,658-1,659.

Alors le souverain de Madra, Çalya joyeux, embrassant ton fils, Douryodhana, l’immolateur des ennemis lui tint ce langage : 1,660-1,661.

« Puisque tu en juges ainsi, Gândhâride à la vue aimable, je ferai donc, sire, tout ce qui t’est agréable.

» Partout où j’en eus jamais la capacité, attelé de tout mon cœur, ô le plus éminent des Bharatides, je porterai le timon de tes affaires. 1,662-1663.

» Mais veuillent ta majesté et Karna me pardonner entièrement ce que j’ai pu dire, soit d’agréable, soit de choquant, sur l’Adhirathide, poussé d’ailleurs par l’amour de son bien. » 1,664.

« Reste uni toujours à notre bien, souverain de Madra, lui répondit Karna, comme Kéçava l’est au fils de Prithâ, comme Brahma le fut à Içâna. » 1,665.

« Le blâme de soi-même et l’hommage rendu à soi-même, reprit Çalya, le reproche adressé aux autres et l’éloge, décerné aux autres, cette quadruple conduite n’est point observée par les sages. 1,666.