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frapper Nakoula de cinq flèches à l’endroit de la clavicule. Le fils de Mâdrî resplendissait de ces dards implantés en ce lieu, comme le soleil, qui, déversant au monde la splendeur, brille de ses rayons[1]. 930.

Ensuite Nakoula, ayant blessé Karna de sept flèches, coupa enfin, vénérable roi, l’extrémité de son arc. 931.

Il saisit un nouvel arc plus rapide dans le combat, et couvrit de tous côtés avec ses traits les dix points de l’espace à Nakoula. 932.

Englouti sous ses flèches au vol agile, envoyées par l’arc de Karna, le grand héros se mit d’abord à détruire les dards avec ses dards. 933.

On vit se former dans le ciel un vaste réseau, formé de traits ; l’atmosphère semblait dévorée par les flèches, qui accouraient toutes à la fois. 934.

Les airs étaient alors couverts par ces centaines de projectiles décochés ; ces dards, maître de la terre, ressemblaient à des nuées de sauterelles. 935.

Ces flèches, dont l’or avaient changé la matière, se suivaient à chaque instant : rangées par files, elles éclairaient l’espace, comme des files de blanches ardées. 936.

Le soleil enseveli ou couvert dans le ciel sous cette masse de traits, il n’y avait plus rien de visible, qu’il fût sur la terre ou placé dans le ciel. 937.

La route étant fermée là de tous les côtés par la multitude des flèches, ces deux héros de resplendir, comme la mort et le soleil montés sur l’horizon. 938.

Tourmentés par la douleur, en butte de tous les côtés,

  1. Nous écrivons ces deux stances ensemble pour déguiser dans la copie une erreur de chiffre, qui se trouve dans l’original.