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Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/121

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ADI-PARVA.

narque n’eût supporté aucunement la comparaison avec elle. 6544-6645.

» Son âme et ses yeux étaient liés alors comme avec des chaînes de perfections ; il ne bougeait pas de sa place ; il n’avait pas d’autre pensée que celle-ci : 6546.

« C’est Brahma sans doute, qui fit apparaître cette belle aux grands yeux pour agiter les mondes des hommes, des Asouras et des Dieux. » 6547.

» Ainsi pensait alors ce roi Sambarana, se disant que la jeune vierge n’avait pas son égale au monde pour la richesse de ses trésors de beautés. 6548.

» À la vue de cette illustre jeune fille, ce roi d’une famille illustre, blessé par une flèche de l’amour, abandonna toute son âme à la même pensée. 6549.

» Consumé par le feu dévorant de l’amour, le hardi monarque dit ces mots à la craintive et ravissante demoiselle : 6550.

» Qui es-tu, vierge aux cuisses rondes comme le bananier ? Et pour quelle raison te tiens-tu ici ? Et comment marches-tu seule ainsi dans une forêt déserte, fille au candide sourire ? 6551.

» On ne voit rien, qui soit à blâmer dans aucun de tes membres ; tu es parée de toutes les parures, mais tu es, certes ! le plus bel ornement toi-même de toutes ces parures. 6552.

» Je ne crois pas que nulle des femmes, ravissante dame, que j’ai vues ou dont j’ai ouï parler, soit ton égale, ni fille de Manou, ni Gandharvî, ou Nâgî, ni Rakshasî, ni Vakshî, ni Asourî, ni même Déesse. 6553-6554.

» Depuis que j’ai vu ton visage aux yeux couleur des pétales du lotus bleu, ce visage, plus charmant que la