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AVANT D’ENTRER EN MATIÈRE.

puis admettre cette énormité : « Que Krishnâ soit l’épouse de cinq maris ! » — « Non ! ce n’est pas péché ! répond Youddhishthira. Un Pouréna dit qu’une femme anachorète, nommée Gaâutamî, épousa sept rishis. De même une Dryade, fille d’un solitaire, s’unit avec dix frères, appelés d’un nom commun les Prâtchétasas. » Alors Dwaîpâyana de raconter comment l’état d’une femme, unique épouse de plusieurs maris, était une condition légale[1]. »

Outre son effroyable développement, une traduction du Mahâ-Bhârata offre en elle-même d’immenses difficultés.

D’abord cette édition de Calcutta est quelquefois typographiquement incorrecte et défectueuse.

Ensuite, il s’est glissé dans le poème de nombreuses intrusions, qui gênent, dérangent, interrompent souvent l’ordre et la suite des idées.

Puis, en l’absence d’une particule interrogative, une phrase doit-elle être entendue au sens interrogatif ? Lorsqu’on écoute une personne, qui lit une page, le doute est impossible, l’inflexion de la voix modifie le passage ; mais, dans une chose lue, on voit seulement, on n’entend pas ; et l’Inde ne connaissait pas ce petit signe bien utile qu’on appelle l’apostrophe et qui est l’intonation visible mise elle-même sur la phrase.

Enfin le sens peut aussi dépendre non rarement d’une légende ignorée dans l’état actuel de nos con-

  1. Pages 179 et 180.