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LE MAHA-BHARATA.

Karna, le plus éminent des archers, s’avança, leva l’arc, y attacha ainsi levé sa corde et encocha lestement des flèches.

Quand ils virent se présenter le fils adoptif du cocher, les fils de Pândou, ces habiles archers, pensèrent que le fils du Soleil, plus brillant que le feu, la lune ou le soleil même, allait percer le but difficile à atteindre, l’abattre sur la terre et gagner la main, que le monarque avait promise. 7025-7026.

Mais Draâupadî à sa vue jeta ces mots à haute voix :

« Je ne choisirai pas le cocher pour mon époux ! » Alors, tournant ses yeux vers le soleil avec un rire de colère, Karna laissa retomber l’arc, qui vibrait encore. 7027.

Les rois s’étant ainsi partout retirés du concours, le monarque de Tchédi, héros vigoureux et semblable au Dieu de la mort, 7028.

Le terrible Çiçoupâla à la vaste intelligence, le fils de Damaghosa, prit l’arc, mais il tomba sous le poids à deux genoux sur la terre. 7029.

Ensuite le roi Djarasaudha à la grande force, à la grande vaillance, porta ses pas vers l’arc et se tint là d’abord immobile comme une montagne. 7030.

Mais, accablé par le poids de l’arc, il vint toucher la terre de ses genoux. Le roi honteux se relève et se hâte de retourner en ses royaumes. 7031.

Après lui, Çalya à la grande force, à la haute bravoure, réussit à lever cet arc, mais il s’affaisse des genoux sur la terre. 7032.

Dans cette assemblée aux spectateurs vivement émus, aux rois plongés dans le silence, le héros fils de Kountî, Arjouna eut envie d’encocher une flèche à l’arc gigantesque. Quand les rois, dit Vaîçampâyana, eurent tous renoncé