Aller au contenu

Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/247

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ADI-PARVA.
225

» Tantôt changés en lions, tantôt prenant les formes des tigres, ces méchants égorgeaient sous tel ou tel déguisement les saints à peine vus. 7672.

« La terre alors était veuve de ses brahmes et de ses rois tués, de ses sacrifices et de ses fêtes anéanties, de ses oblations de beurre et de ses récitations des Védas interrompues. 7673.

Il Tourmentée par la crainte, poussant de tristes hélas ! hélas ! le commerce était exilé de ses marchés ; et, les cérémonies en l’honneur des Dieux supprimées, elle ne célébrait plus de saints mariages. 7674.

» Ses hermitages et ses villes écroulées, l’agriculture abandonnée, la surveillance des troupeaux désertée, semée d’ossements et de squelettes, elle était affreuse à voir. 7675.

» Revêtu de formes hideuses, le monde, où n’était plus d’offrande aux mânes, où n’était plus d’oblation aux Dieux, offrait un spectacle, que les yeux ne pouvaient supporter. 7676.

» Le soleil et la lune, les planètes, les étoiles, les constellations, les habitants du ciel tombèrent dans la consternation, en vovant ces horribles forfaits de Sounda et d’Oupasounda. 7677.

Après qu’ils eurent ainsi par de sanglants exploits conquis toutes les plages du monde et qu’ils ne se virent plus d’ennemis à vaincre, l’un et l’autre Daîtya mirent leur habitation dans le Kouroukshétra. 7678.

» Ensuite, à la vue de cette immense désolation, tous les Dévarshis, les Siddhas et les saints du plus haut rang furent plongés dans la plus amère douleur. 7679.

» Alors ces êtres, qui avaient triomphé de la colère,