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ADI-PARVA.
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tion ; mais cette inconvenance à l’égard du roi, mon frère, sera une bien grande faute. 7767.

» Si je n’embrasse pas la défense d’un homme, qui pleure à ma porte, je commets pour nous un acte d’athée ; mais ce danger est aussi dans la défense. 7758.

» Si j’entre, sans égard à la présence du roi, il y a faute également pour nous, et le souvenir en restera dans ce monde : il ii’y a là-dessus aucun doute. 7759.

» J’aurai même rendu fausse la parole du monarque Adjàtaçatrou, si, après mon entrée chez le roi, je ne vais point habiter les forêts. 7760.

» Mais, sans voir en tout cela rien autre chose que l’offense à l’égard du roi, la faute est grande. Que la mort me frappe dans les bois ; mieux vaut perdre la vie que manquer au devoir, n 7761.

Après qu’il eut ainsi arrêté sa résolution, Dhanandjaya, fils de Kountî, entra dans la salle, où était le roi, son frère, le salua, sire, et, quand il eut pris son arc, dit au brahme avec transport : « Brahme, allons vîte où sont les hommes avides du bien d’autrui ! 7762-7763.

» Ces vils gens ne peuvent s’être avancés loin ; marchons de compagnie tant que je n’aurai pas arraché ton bien aux mains des voleurs. 9 7764.

Revêtu de sa cotte de maille, armé de son arc et monté sur son char, où flottait son étendard, le Pândouide aux longs bras suivit les pas du brahme, perça les voleurs de ses flèches, reconquit la richesse enlevée, rendit les vaches à leur maître et se couvrit de gloire. 7765.

Aussitôt qu’il eut remis le brahme en possession du trésor de ses vaches, le héros ambidextre, Dhanandjaya, le fils de Kountî, revint à la ville. 7766.