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LE MAHA-BHARATA.

malheur, le plus effroyable tissu, ouvrage de la querelle et d’où sortiront nécessairement les épées aiguës et les flèches. » 1976.

Douryodhana répondit :

« Les Pourânas autorisent le divertissement au jeu. Il n’y a point là de guerre ; il n’y a point là de mort ! Agrée la parole de Çakouni, et donne ici à l’instant même l’ordre de construire une salle ! 1977.

» Jouons la porte du Paradis ; c’est ce qu’il y a pour nous de plus distingué : c’est un jeu, qui sied aux personnes d’un tel rang. De cette manière le jeu sera digne de toi-même : établis sur ce pied les enjeux avec les fils de Pândou. » 1978.

« Je suis loin d’approuver les paroles, que tu viens de prononcer, fit Dhritarâshtra ; mais soit fait comme il te plaît ! Dans la suite, tu te repentiras de n’avoir pas suivi mon conseil ; car de telles paroles ne doivent pas être honnêtes. 1979.

» Le sage Vidoura, qui est toujours accompagné de la réflexion et de la science, a prévu tout cela, un grand danger, qui détruira, ce qui doit nécessairement arriver, les existences des kshatryas. » 1980.

À ces mots, Dhritarâshtra, le sage roi, de qui le Destin avait troublé l’âme, cédant à la parole de son fils et persuadé que le Destin est une puissance supérieure, insurmontable, adressa d’une voix haute cet ordre à ses officiers :

« Que des ouvriers attentifs me construisent sans tarder un palais sublime, vaste, couvrant de sa grandeur la mesure d’un kroça, aux cent portes, aux mille colonnes, aux ornements de lapis-lazuli et d’or, qui sera dit le Palais aux arcades de crystal. » 1981-1982.