des multitudes de clochettes, couvert avec la peau des tigres et résonnant avec un bruit semblable au tonnerre ou au fracas des mers. 2063-2064.
» Il est attelé de huit chevaux généreux, estimés un royaume et pareils en couleur au lotus blanc. Impossible de mettre en liberté l’un d’eux, s’il touche du pied la terre : qu’on ne s’aventure pas à leur ôter le frein ! Je suis maître d’une telle richesse : « Je la joue contre toi, sire ! » 2065.
À ces mots, Çakouni, résolu dans sa mauvaise foi, s’aide encore de la tricherie, jette les dés, et lui dit : « Tu as perdu ! » 2066.
« J’ai cent mille servantes, jeunes, ravissantes comme l’or, bien parées, fit alors Youddhishthira, portant des bracelets au-dessus du coude et à la naissance du poignet, des colliers au cou et des nishkas sur la poitrine ;
» Richement vêtues, arrosées de sandal, embellies de pierres fines et d’or, avec des ornements et des guirlandes de grand prix, habiles dans les soixante-six arts et métiers.
» Instruites dans le chant et la danse, elles font à mes ordres le service auprès des maîtres de maison initiés, des Immortels et des rois. Je possède une telle richesse : eh bien ! sire, je la joue contre toi ! » 2067-2068-2069.
À ces mots, Çakouni, résolu dans sa mauvaise foi, s’aide encore de la tricherie, jette les dés et lui dit : « Tu as perdu ! » 2070.
« J’ai, fit Youddhishthira, autant de mille serviteurs jeunes, revêtus de manteaux avec des pendeloques étincelantes, polis, savants, réguliers, soumis, intelligents, qui portent sans cesse des plats à la main et nourrissent jour et nuit mes hôtes. Je suis le maître de cette richesse, et je la joue contre toi ! » 2071-2072-2073.