Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
49
ADI-PARVA.

Ils se prosternent aux pieds du magnanime Krishna-Dwaîpâyana, et, portant les paumes réunies aux tempes, les guerriers invincibles se tiennent tous debout avec leur mère en sa présence. 6088.

Nobles enfants de Bharata, leur dit Vyâsa, j’ai appris naguère ce malheur, que vous étiez envoyés dans un injuste exil par les fils du roi Dhritarâshtra. 6089.

» À cette nouvelle, je suis venu, désireux de vous procurer ce qui est le plus grand des biens. Ne vous laissez pas effrayer de cette disgrâce : tout cela doit tourner à votre satisfaction. 6090.

» Vous êtes tous identiques à moi-même, il n’y a nul doute ici : les hommes prennent de l’affection pour le malheur ou l’enfance ! 6091.

» Ces deux causes réunies ont ajouté par conséquent à mon amitié pour vous ; cette amitié est donc le principe, qui m’inspire de chercher à vous procurer le bien : écoutez ceci : 6092.

» Il est non loin de ces lieux une charmante ville, exempte de maladies : habitez là, bien cachés, dans l’attente de mon retour. » 6093.

Après que le fils de Satyavatî, le noble Vyâsa eut ainsi relevé leur courage, il vint à Ékatchakrâ et consola Kountî : 6094.

Mère de fils vivants, lui dit-il, ce magnanime prince Youddhishthira, ton fils, qui n’abandonne jamais le devoir, triomphera de la terre avec justice et donnera ses lois à tous les potentats du globe, comme le roi de la justice.

» Conquis par le bras d’Arjouna et de Bhîmaséna jusqu’à la ceinture de ses mers, il jouira de l’univers entier, il n’y a là aucun doute. 6095-6096.