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ADI-PARVA.

Ensuite l’auguste Bharadwâdjide, ce tigre dans l’espèce humaine, se rendit chez Droupada et lui dit : « Sache que je suis, moi, ton ami, sous tes yeux. » 6341.

« L’ignorant n’est pas l’ami du savant, répliqua celui-ci, ni l’homme à pied de l’homme à voiture, ni le sujet du monarque. À quoi bon se targuer d’une ancienne amitié, quand les conditions ne sont plus les mêmes ? » 6342.

À ces mots, l’intelligent brahme, ayant arrêté sa résolution, passa dans le Pântchâli et s’achemina vers la capitale des Kourous septentrionaux, appelée du nom des éléphants. 6343.

Bhîshma de combler avec maintes richesses le sage Drona arrivé dans ses états, et de lui confier ses petits neveux comme disciples. 6344.

Alors, quand il a réuni les princes, ses élèves, pour la ruine de Droupada, le saint anachorète adresse à tous ces paroles : 6345.

« Quelque désir qui soit dans mon cœur, vous devrez me le satisfaire, jeunes princes sans péché, en reconnaissance de mes leçons : promettez-le moi, suivant la vérité.»

Ceux-ci, Arjouna le premier, répondent au révérend : « Qu’il en soit ainsi ! » 6346.

Après que tous les Pândouides eurent achevé l’étude des armes et qu’ils eurent acquis de l’assurance, Drona leur dit une seconde fois, touchant la rémunération de son enseignement : 6347.

« Le fils de Prishata, nommé Droupada, est le souverain de Tchhatravatî : enlevez-lui donc au plus tôt son royaume et donnez-le-moi ! » 6348.

Bientôt les cinq fils de Pândou, ayant vaincu Droupada