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LE MAHA-BHARATA.

» Après que j’eus parcouru beaucoup de lieux, des montagnes aux arbres nombreux, des lacs et des fleuves, j’arrivai à Mârttikâvata. 791.

» Là, j’appris que Çâlva, monté sur Saâubha, était arrivé en face de la mer, et, tigre des hommes, je suivis ses pas. 792.

» Parvenu à la mer, Çâlva, le meurtrier des ennemis, se plaça, grâce à Saâubha, sur laquelle il était monté, dans le sein du bassin aux grands flots et dans l’ombilic même de l’océan. 793.

» L’ayant aperçu de loin, où il semblait se moquer de moi, Youddhishthira, je le défiai, d’une âme méchante, mainte et mainte fois au combat. 794.

» Il ne pouvait plus attaquer ma ville avec les flèches nombreuses, que son arc envoyait trancher les articulations, et la colère s’empara de moi. 795.

» Ce vil, mais inaffrontable Rakshasa à la nature vicieuse fit pleuvoir sur moi par milliers le tranchant des flèches. 796.

» Il couvrit de ses dards mes chevaux, mon cocher, mes guerriers ; mais nous combattîmes, fils de Bharata, sans songer à ses traits. 797.

» Alors les héros, qui suivaient les pas de Çâlva, firent pleuvoir sur moi dans ce combat une centaine de mille flèches aux nœuds inclinés. 798.

» Les Asouras couvrirent les chevaux, le char même et Dârouka de ces dards, qui tranchaient les articulations. 799.

» On ne voyait plus, héros, ni mes coursiers, ni mon char, ni mon cocher Dârouka, ni mes guerriers, ni moi-même, tant nous étions couverts de ces flèches ! 800.