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Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 3.djvu/163

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VANA-PARVA.

« Il ne renoncera pas toujours à la sévérité et il ne sera pas toujours bon ; mais, suivant que les circonstances le comportent, il est doux ou il est sévère. 1051.

» L’homme, qui dans un instant est doux et qui est sévère dans un autre moment, obtient le bonheur dans ce monde et dans l’autre vie. 1052.

» Je vais te dire avec étendue quelles sont les heures de la patience, celles, qu’il ne faut pas toujours abandonner, comme ont dit les sages. 1053.

» L’homme, qui précédemment a rendu un service, est-il tombé dans une profonde offense ; il faut la pardonner au coupable, en considération du bon office reçu.

» Il faut pardonner aux criminels, s’ils n’ont pu faire usage de la raison ; car, il n’est pas toujours facile à l’homme d’acquérir la science. 1054-1055.

« Ceux, qui, ayant fait une chose avec discernement, disent qu’ils l’ont faite sans connaissance ; ces hommes vicieux et pervers méritent d’être immolés pour une faute, quelque légère soit-elle. 1056.

» L’homme, qui pour tout n’a qu’un seul délit, est digne qu’on lui pardonne ; il aura la vie sauve ; mais, s’il retombe dans une seconde faute, fût-elle minime, on doit l’envoyer à la mort. 1057.

» Il faut, dit-on, pardonner à celui, qui s’est rendu coupable à son insu, après une enquête exacte du fait. 1058.

» Le roi frappe avec douceur un criminel épouvantable ; il frappe avec douceur un criminel ordinaire ; il n’est pas d’acte, qu’on ne puisse faire avec douceur. Le châtiment le plus sévère peut donc être doux, si l’on a bien considéré le lieu et le temps, le fort et le faible de soi-même. Rien ne