Aller au contenu

Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 3.djvu/174

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
156
LE MAHA-BHARATA.

semble être pour eux un autre qu’il n’est. 1154.

» Depuis que j’ai vu de nobles personnes, remplies de pudeur et de vertus, arrachées de leur condition, et des hommes ignobles, troublés en quelque façon de leurs pensées, jouir du bonheur ; 1155.

» Depuis que j’ai vu ton infortune, fils de Prithâ, et cette prospérité de Souyodhana, j’accuse le créateur de n’avoir pas les mêmes yeux pour tous. 1156.

» Si Brahma a donné ta couronne au fils de Dhritarâshtra, transgresseur des nobles disciplines, cruel, cupide, et déserteur du devoir, de quel fruit se nourrit-il ? 1157.

» Si l’on suit l’action faite, on n’arrive pas à un autre agent ; et, pour sûr, Içvara est souillé de cet acte criminel. 1158.

Et, si l’on arrive à l’homme, qui obéit à l’impulsion de l’agent, l’action faite n’est pas criminelle ; ici, la cause est forte et je plains les gens faibles. » 1159,

Youddhishthira lui répondit :

« La parole, que tu as dite, Yajnasénî, est tendre, harmonieuse, belle ; nous l’avons entendue ; mais tu as parié comme un athée. 1160.

» Je me conduis, fille de roi, sans considérer le fruit des œuvrer. Je donne ce qu’il faut donner, ce qu’on doit offrir dans un sacrifice. 1161.

» Qu’il y ait une récompense, ou qu’il n’y en ait pas, je fais de toutes mes forces, Krishna, ce que doit faire l’homme, qui demeure dans une maison. 1162.

» J’accomplis mon devoir, femme charmante, non à cause de sa récompense, sans négliger les Castras, et les yeux fixés sur la conduite des gens de bien. 1168.

» Mon âme est portée de sa nature à la justice, Krishna ;