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LE MAHA-BHARATA.

des mondes, les reçut d’une âme sereine, tel qu’une montagne reçoit une averse de pierres. 1594.

Dans un instant, Phâlgouna vit ses traits puisés, une crainte amère le saisit, en voyant cette destruction de ses flèches. 1595.

Djishnou de tourner alors sa pensée vers l’adorable feu, duquel jadis il avait reçu dans le Khândavadeux carquois indestructibles. 1596.

« Quoi ? se disait-il : les flèches, que je lance avec cet arc, n’ont aucun succès ! Qui est donc cet homme, qui dévore ainsi toutes mes flèches ? 1597.

» En le frappant avec le bout de mon arc, comme un éléphant avec la pointe d’une lance, peut-être le conduirai-je au séjour d’Yama, qui inflige les châtiments ? »

Ayant donc ôté la corde à son arc et saisissant l’arme par l’une de ses extrémités, le héros à la vive lumière de frapper avec ses poings, semblables à des tonnerres. 1598-1599.

Mais, tandis que le fils de Kountî, l’immolateur des héros ennemis, combattait ainsi avec le bout de son arc, l’habitant des montagnes lui enleva des mains son arme céleste. 1600.

Aussitôt Arjouna, privé de son arc, mit le cimetère à la main et, voulant terminer le combat, il fondit rapidement sur l’ennemi. 1601.

Le rejeton de Kourou, s’étant avancé vaillamment, lui déchargea sur la tête de toute la force du bras son cimeterre acéré, qui eut tranché même des montagnes. 1602.

À peine eut-elle approché du crâne, l’excellente lame de voler en éclats. Phâlgouna combattit ensuite avec des rochers et des arbres. 1603.