Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 9.djvu/468

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» Raconte-moi tout cela en détail, grand anachorète ; je ne me rassasie pas d’entendre les hautes actions de tous ces héros. » 24.

Après la mort de Karna, le Gavalganide consterné, lui répondit Vaîçampâyana, se rendit la nuit, avec ses chevaux, rapides comme le vent, dans la cité, qui tire son nom des éléphants. 25.

Arrivé dans cette ville, l’âme profondément troublée, il porta ses pas vers la demeure de Dhritarâshtra, qui avait sa famille dévastée. 26.

Aussitôt qu’il vit ce roi, de qui le découragement avait frappé la vigueur, il inclina, joignant ses mains au front, sa tête aux pieds de cet auguste monarque. 27.

Dès qu’il eut rendu son hommage, suivant la convenance, à Dhritarâshtra, le souverain de la terre, il s’écria : « Oh ! malheur ! » et prit aussitôt la parole : 28.

« Je suis Sandjaya, roi de la terre ! Comment ta majesté est-elle assise tranquillement, et ne perd-elle point la tête, quand tes fautes ont attiré sur toi l’infortune ? 29.

» Est-ce que tu n’entres pas dans le trouble de l’esprit, si tu te rappelles ces bonnes paroles, que tu n’as pas voulu recevoir, sorties des bouches de Vidoura, de Drona, du fils de la rivière et de Kéçava ? 30.

» Est-ce que tu n’entres pas dans le trouble de l’esprit, lorsque ces utiles paroles, que Râma, Nârada, Kanva et les autres saints ont prononcées sur le sol de l’assemblée, et que tu n’as point acceptées, se présentent à ta mémoire ?

» Est-ce que tu n’entres pas dans le trouble de l’esprit, au souvenir des bons amis, dévoués à ton bien, à commencer par Bhîshma et Drona, que les ennemis ont tués dans le combat ? » 31-32.