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LE MAHA-BHARATA.

yeux, à l’instant même, homme abject, mon illustre et cher époux, sans m’avoir laissé le temps de lui donner un fils ; 6905.

» En châtiment, et par la vertu de cette malédiction, que je fais tomber sur toi, insensé, la vie t’abandonnera soudain quand, au jour des règles, tu prendras ton épouse dans tes bras ! 6906.

» Ton épouse elle-même concevra un fils de son union avec le saint anachorète Vaçishtha, dont tu as massacré les fils. 6907.

» Cet enfant deviendra, vil monarque, le continuateur de ta race. » Après que la noble Angiraside eut maudit ainsi le roi, elle monta en sa présence même sur un bûcher allumé. 6908.

» L’éminent Vaçishtha vit toutes ces tristes scènes, fléau des ennemies, grâce à la science et par sa grande pénitence. 6909.

» Après un long espace de temps écoulé, le saint roi, frappé de la malédiction et retenu dans ses liens, vit, au jour des règles, son épouse Madayantî voler dans ses bras. 6910.

» Le monarque, aveuglé par l’amour, avait perdu le souvenir de la malédiction. À peine eut-il entendu la voix de la reine que son âme fut troublée ; mais, se rappelant ensuite la malédiction, le plus excellent des rois en fut alors consumé de la plus vive douleur. 6911.

» Voilà pour quelle raison, ô le plus éminent des princes, le roi, chargé du poids de la malédiction, donna son épouse à Vaçishtha. » 6912.

Arjouna reprit :

« Dis-nous, car tu sais tout, Gandharva, l’homme, qui.