« Puisses-tu, sire, conserver cette pensée toujours, une centaine d’années ! » 7390.
Ensuite, auguste monarque, Douryodhana et le fils de Râdhâ viennent trouver Dhritarâshtra et lui tiennent alors ce langage : 7391.
« Nous ne pouvions te parler sans risque en présence de Vidoura ; personne, dis-tu, ne peut nous entendre : nous allons t’exposer quel est notre dessein. 7392.
» Ce que tu penses ton agrandissement, c’est, mon père, l’agrandissement de nos rivaux ; le prince, que tu glorifies en présence de Vidoura, c’est le plus grand de nos ennemis. 7393.
» Il te faut changer de conduite, vertueux monarque, selon que changent les affaires des rois : ce qu’il faut poursuivre sans relâche, c’est l’affaiblissement de leur puissance. 7394.
» Nous délibérons sur un dessein à mettre en exécution aussitôt le moment arrivé, afin qu’ils ne puissent nous dévorer, nous, nos parents, nos armées et nos fils ! » 7395.
« Je désire comme vous faire ce que vous dites, répondit Dhritarâshtra ; mais je ne veux pas changer de visage à l’égard de Vidoura. 7396.
» Ensuite, je continuerai à vanter leurs qualités sans réserve dans la crainte que Vidoura ne devine mon dessein à mes gestes. 7397.
» Dis-moi, Souyodhana, ce que tu juges convenable ; dis-moi, sans hésiter, fils de Râdhâ, ce que tu juges opportun dans la circonstance. » 7398.
« Employons dès aujourd’hui même, reprit Douiyodhana, des brahmes habiles, bien cachés, discrets aflidés, à semer la division parmi les fils de Kountî et les deux Pândouides, enfants de Mâdrî. 7399.