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LE MAHA-BHARATA.

ils se prosterna devant ceux, auxquels était dû son respect et, salué par eux, il tint à Dharmarâdja ce langage : « Impose-moi, seigneur, la pénitence. 7767.

» J’ai violé notre loi, car j’ai osé te voir dans une heure interdite. Je vais habiter dans les bois : c’est la peine convenue entre nous. » 7768.

À ce discours pénible, le roi de la justice, le monarque Youddhishthira, saisi de tristesse et consterné, se hâte de répondre en bon frère avec peine et d’une voix hésitante ces mots à son inébranlable frère Dhanandjaya aux cheveux nattés imitant les feuilles de l’euphorbe : 7769-7770.

« Si j’ai quelque autorité sur toi, écoute ma pensée, mortel sans péché. Je te pardonne tout ce qu’il y eut de blessant pour moi dans ton entrée : il n’en reste aucune peine dans mon cœur. L’entrée d’un frère aîné derrière son frère cadet n’est point une offense pour celui-ci, et l’entrée d’un frère plus jeune derrière son frère plus âgé ne détruit pas les droits de l’aîné. 7771-7772.

» Renonce à ton dessein, obéis à ma parole : tu n’as pas manqué au devoir et tu n’as commis aucune offense. » « J’ai ouï dire à la majesté, répondit Arjouna : « On doit remplir son devoir avec franchise. » Je ne m’écarterai pas de la vérité : c’est aussi vrai que je touche mon arme ! » 7773-7774.

Quand il eut obtenu le consentement du roi pour son habitation dans les bois, il se fit consacrer par les sacrifices d’initiation et s’en alla demeurer au sein des forêts douze années. 7775.

Au moment où partit ce héros aux longs bras, l’honneur des enfants de Kourou, il fut suivi par les magnanimes