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LE MAHA-BHARATA.

tails, il ne flamboyait pas tant qu’elle ne l’avait pas ému avec le souffle sorti de ses lèvres charmantes. 1132.

Le céleste Feu s’était donc épris d’amour pour cette jeune fille admirable à voir ; personne n’ignorait sa tendresse dans la maison du roi Nîla. 1133.

Ensuite, s’amusant à son gré sous les formes d’un jeune brahme, il s’oublia dans son amour pour la vierge à la jolie taille, aux yeux de lotus bleu. 1134.

Le vertueux monarque lui rappela son devoir, suivant les règles du Çàstra, et le divin Feu alors s’enflamma de colère. 1135.

Frappé de stupeur à cet aspect, le roi se prosterna, le front jusqu’à terre. Après quelque temps écoulé, il donna, baissant la tête, sa fille en mariage au Feu sous l’extérieur d’un brahme. Celui-ci accepta la fille aux charmants sourcils du roi Nîla. 1136-1137.

Le vénérable Feu, celui des êtres, qui sait le mieux donner la perfection aux sacrifices, rendit sa bienveillance au roi et lui accorda même une grâce. 1138.

Le monarque reçut, lui et son armée, l’assuranre contre tous les dangers ; et désormais quelque fussent les rois, qui, dans l’ignorance, ont voulu par une victoire emporter cette ville, le feu les a tous brûlés ! Alors, fils de Rourou, dans cette ville de Mâhishniatî, on ne put redemander aux épouses une jouissance, qu’elles avaient donnée, si elles ne le voulaient plus. Agni leur accorda cette grâce dans l’impuissance, où les femmes sont d’empêcher. 1139-1140-1141.

Là, errent donc à leur guise les femmes impudiques. Ainsi désormais, chef des Bharatides, les rois se sont tou-