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SABHA-PARVA.

» Si le jeu est la racine de la querelle ; s’il tend à diviser les hommes, ce fils de Dhritarâshtra fait naître en ce moment le danger d’une grande désunion ; Dhouryodbana jette ici les semences d’une guerre épouvantable.

» Les Bhîshmas, les fils de Çântanou, les Bhîmasénas et les Vâhlikas seront tous plongés dans la peine grâce à la faute de Douryodhana. 2110-2111.

» Ce prince dans son orgueil enlève au royaume le bonheur, comme un taureau, qui, dans sa fureur, brise lui-même sa corne ! 2112.

» Le héros, le poète, qui, méprisant les yeux de son esprit, ne suit que la pensée d’un autre, tombe dans un affreux malheur, comme l’imprudent, qui s’embarque sur la mer dans un navire conduit par un enfant. 2113.

» Douryodhana joue aux dés avec le fils de Pândou, et tu t’en réjouis : « Il a gagné ! » dis-tu. Un amusement devient une guerre, d’où sortira la destruction des hommes ! 2114.

» Ton jeu de dés à toi, c’est la méditation, qui a pour sa racine le conseil et dont le fruit développé dans ton cœur est mûr et bon à cueillir ; mais tu approuves, sans y penser, une rixe avec ton neveu Youddhishthira. 2116.

» Enlants de Pratipa et de Çântanou, écoutez une parole sage, prononcée dans l’assemblée des rejetons de Kourou, et vous n’irez pas, suivant un insensé, vous précipiter dans un feu allumé aux flammes épouvantables !

» Alors qu’Adjâtaçatrou, le fils de Pândou, contenu maintenant par l’ivresse du jeu, alors que Ventre-de-loup, l’Ambidextre et les deux jumeaux lâcheront la bride à leur colère, en quelle île vous refugieriez-vous dans cette mêlée tumultueuse ? 2116-2117.