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Page:Faucher de Saint-Maurice - À la veillée - contes et récits, 1879.djvu/110

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sance ; mais mon pauvre ami n’avait pas l’habitude du rabot, et son bourgeois ne le trouvant pas assez habile, le congédia en lui confiant quelques dessins de meubles à exécuter.

Cela le fit vivre pendant quelques mois, et lui permit de soigner Julie, sans quitter la maison.

Un jour pourtant les commandes manquèrent, et alors, comme il n’y avait plus qu’une ressource, Jean songea à l’hôpital.

Julie y entra souriante et résignée, pour ne pas trop désespérer son mari. Au fond, la pauvre enfant savait que tout était perdu ; ses poumons commençaient à s’en aller.

Jean avait le cœur gros lorsqu’il entendit se fermer la grille de l’hôpital ; mais il était pétri de volonté, ce garçon-là ; aussi, se remit-il comme de plus belle à battre le pavé de New-York, jusqu’à ce qu’il eût trouvé quelque chose à faire, et qu’il fût entré, comme correcteur d’épreuves, au Courrier des États-Unis.