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Page:Faucher de Saint-Maurice - À la veillée - contes et récits, 1879.djvu/196

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mencer à se sacrifier, ces hommes à qui il allait léguer la goutte la plus pure de son sang divin — l’église catholique, apostolique et romaine — se pressaient les uns contre les autres, s’excitaient de la voix, s’encourageaient mutuellement, puis, se divisant par groupes, se ruaient, sous le nom de démagogues, de libres penseurs, de révolutionnaires, de socialistes, de tolérants, contre cette dernière trace du Sauveur laissée à la terre pour l’engager à se souvenir du ciel, et essayaient à la faire disparaître, en la foulant sous leurs pieds. L’église militante se mit alors à défiler majestueusement devant l’Agonisant. La poussière de ses autels que l’on martelait sans relâche, se prit à jaillir jusque sur le rebord de sa robe, et les figures de ses ministres, des Papes ses successeurs, pauvres, méprisés, bafoués, errants comme le Maître, vinrent se refléter dans la prunelle de son regard, si morne et pourtant si résigné.

C’était Pierre — qui dormait à quelques pas de là — Pierre chassé de Rome par