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galets ; un nordais terrible faisait des siennes, et l’on voyait noir. Je dormais pourtant bien profondément sur mes deux oreilles, quand tout à coup je suis éveillé par des cris d’outardes. Un volier passait au-dessus de la maison, à travers les nuages noirs. Bien qu’il fît froid dehors, je ne pus résister à l’envie d’aller leur lâcher un coup de fusil. Je sors tel quel, en petit costume de paradis terrestre, et, après avoir semé mon plomb au hazard, je rentre tout grelottant me fourrer sous mes draps et dormir un petit somme. Ça allait superbement ; je crois que j’étais même à la veille de faire un beau rêve, lorsque tout-à-coup j’entends pif ! paf ! sur le toit de ma maison. Je cours dehors, avec un fanal cette fois-ci, et, à ma grande surprise, je trouve… quatre outardes mortes ! Tu peux juger si le volier était haut, Jean Bart ; elles avaient mis trois-quarts d’heure à tomber par terre !

— Dévoration ! quel beau coup ! s’écria Jean Bart, mais pas comme le mien. Hier, je remontais le bord de la Rivière