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alourdi par les péchés de l’homme, et en expiation fut condamné, lui et sa race, à faire sans cesse le tour du monde.

Cette légende, très-populaire dans nos campagnes, eut pour effet de calmer Bidou. D’ailleurs, il n’y avait guère moyen de contredire le capitaine : c’était un rude matois, au poing velu, qui ne souffrait pas l’interruption.

Si Jérôme Tanguay était né pour faire un monsieur, Létourneau avait eu pour lot, en venant au monde, de se trouver à point pour voir les choses les plus extraordinaires de la terre. Une de ses plus fortes croyances de marin était celle qu’il avait vouée à la sirène.

Malheur à celui qui l’aurait contredit sur ce chapitre-là ! L’une d’elles ne l’avait-elle pas prévenue de l’approche d’une épouvantable tempête, alors qu’il était ancré aux Sept-Îles, l’année qui vit périr onze goëlettes dans ces parages redoutés ?

À son avis, un sien ami manqua, il y a quelques années, l’occasion de faire une