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ayant quinze cents cadavres anglais pour monter la garde autour de son cercueil virginal. Tout avait été perdu dans la catastrophe, et les quelques bâtiments chargés de blessés et de survivants, n’avaient pu même remporter le lourd trésor de la flotte que le geôlier ébahi avait vu enterrer sur l’île, au milieu d’un morne qui, d’après ses calculs, ne devait pas être loin de l’endroit nommé aujourd’hui la Pointe-aux-Anglais.

Ces causeries du geôlier aidaient à tuer le temps, lorsqu’un beau jour un choc infernal ébranla la cale où gisait l’arrière-grand’père de Jean. Il perdit connaissance, et à quelques jours de là, il se retrouvait dans une maisonnette bâtie sur les bords de la Tamise. Tout ensanglanté, il avait été ramassé sur le rivage par des pêcheurs qui avaient eu pitié de lui et l’avaient porté jusque-là.

Le pauvre amiral Walker, paraît-il, en revoyant les côtes de son pays, avait songé à la réception que lui ferait la reine Anne. Prenant une résolution bien triste,