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Ce jour-là, bayant aux corneilles, fatigué de courir la pretentaine et de fainéantiser, Cyprien avait appris l’arrivée de Marie la couturière.

Marie la couturière était une grande brune, ni belle ni laide, qui, avec l’œuvre de ses dix doigts, gagnait un fort joli salaire à la ville, où elle s’était fait une réputation de modiste. Elle était venue prendre quelques jours de repos chez l’oncle Couture, et Cyprien s’était levé ce matin-là avec l’idée fixe d’aller la voir.

Le petit Cyprien, le toupet relevé en aile de pigeon, avait fait son entrée triomphale, tenant d’une main son fouet, et de l’autre sa pipe neuve.

Marie était bonne fille. Cet air d’importance n’amena pas le plus petit sourire sur ses lèvres roses. Elle lui tendit gaiement la main, en disant :

— Eh bien ! comment se porte-t-on par chez vous, Cyprien ?

— Mais cahin-caha, mademoiselle Marie : l’oncle Roussi est un peu malade ;